dimanche 18 mars 2012

La ballade de Nicolas Jones, de Patrick Roy


Le Quartanier, 2010, 221 p.

J’ai lu sur l’excellent site DoghouseDiaries que « Tomorrow » était « a mystical land where 99% of all human productivity, motivation and achievement is stored. » Pas que j’avais besoin d’une confirmation que je n’étais pas seul à user de procrastination. En fait, se faire rappeler qu’on n’est pas seul, peu importe la situation, renforce le sentiment de confort, si bien que je continue comme un chef à remettre à demain et constate avec stupeur que chaque jour comporte un demain qui lui est propre. Veut veut pas, ça en fait de la place pour laver le plancher, aller à l’épicerie, classer les factures pour les impôts et, oui, écrire dans ce blogue.

C’est que ce projet d’écrire sur mes lectures, il est là depuis trop longtemps pour que je l’arrête par pure paresse. Et je n’ai aucune envie de l’arrêter. Ce qui arrive, c’est que l’écriture du billet est en relation étroite avec mon plaisir de lecture et mon occupation les jours suivant la dernière page lue. Ou mon désir d’écouter des films ou de jouer de la guitare plutôt que d’écrire sur un livre qui quitte un peu ma mémoire à chaque nouveau demain.

Puis, vous l’aurez remarqué, j’aime bien lire. Chaque livre terminé signifie un genre de deuil, oui, mais aussi un tout nouveau monde à découvrir. Ce sentiment de pouvoir choisir le livre que tu veux, dans tous les livres qui existent. C’est infini et ça me revient aux deux-trois semaines.

Mais voilà, on termine une histoire et on en commence une autre, puis une autre. Puis on se monte un bill sur le blogue. Je dois parler ici de « La ballade de Nicolas Jones » mais j’ai lu un autre livre entre temps, puis là y’en a deux pour lesquels j’étire la fin à petit feu. Si jamais des publications rapprochées sur ce blogue donnent l’impression que je lis à la vitesse de l’éclair, vous savez maintenant que c’est parce que j’ai du temps libre et que j’ai décidé de régler des cas.

Tout ça pour dire qu’avoir lu une biographie ou un roman policier, l’exercice serait ici beaucoup plus simple. Mais un roman personnel et poétique comme « La ballade de Nicolas Jones » mérite qu’il nous habite encore si on est pour écrire à son sujet. La langue est lourde, quoiqu’imagée et très fluide, le mal-être du personnage principal si imposant qu’on veut bien se prêter à l’exercice du moment qu’il dure, mais après, faut aller prendre une marche. Et ma marche, elle a duré deux semaines.

J’imagine donc que ce billet tiendra donc surtout à l’idée de vous informer que je l’ai lu plutôt que de vous en faire un résumé. De toute façon, un résumé est souvent la dernière chose qui me donne envie de lire un livre. L’important se trouve plus souvent dans le traitement que dans le sujet. Et le traitement, ici, prend beaucoup de place. Et je préfère me taire plutôt que de me rappeler vaguement.

Tout ça pour dire que si le concept de « lecture d’été » en est un qui prévaut dans votre cas, vous voudrez peut-être attendre à l’automne pour en faire la lecture. Pour les autres, allez-y, ce gars-là sait écrire quelque chose de rare.