samedi 21 février 2009

Le roman noir américain, de Alain Lacombe


10/18, 1975, 188 p.

Partant du fait que le roman noir a toujours été un genre motivé par des intentions largement populaires, l’idée d’un essai théorique et hermétique sur le sujet pose quelques réticences. Bien sûr, ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se présente. Il y aura toujours des universitaires chevronnés pour foutre leur nez là où on n’a pas besoin d’eux. Quoiqu’il en soit, la lecture de ce livre m’a confirmé une chose que je savais déjà. Je suis un lecteur de romans.

J’avais quand même le désir d’approfondir ma connaissance et ma compréhension du sujet. Pas plus fou qu’un autre, je suis bien capable de m’envoyer un ouvrage sérieux de temps en temps. Mais faut-il absolument qu’il soit pénible du même fait? Je garde la conviction que non.

Lacombe n’a pas encore commencé son livre qu’il part avec un point en moins.
Il est Français.
Loin de moi l’idée de cracher à la figure des Français, mais le fait est qu’il reste toujours un drôle d’arrière goût lorsque les Français traitent, comme ici, d’un sujet profondément américain. Ce qui amène l’auteur à traiter de « l’homme américain » comme d’une bête sous observation. On sait tous que les Europes on plus d’histoire que les Amériques, mais est-ce que ça permet a l’Européen à considérer l’Américain comme un cas clinique? Forcément, il y a peut-être une question d’époque derrière tout ça. Écrit en 1975, ce livre paraîssait trop peu de temps après le déclin du genre, à mon avis, pour en faire un portrait fiable. Peut-être aussi que les Européens et les Américains n’avaient pas encore pris le temps de se connaître comme du monde.

Je m’attendais à trouver une étude explicative sur le genre, j’y ai trouvé principalement des fabulations approximatives empreintes de mythologie et d’interprétations navrantes propres aux ouvrages dits sérieux. Et toujours avec le mot « mythe » écrit entre guillemets. Désolé, mais dans des cas comme ça, il m’est impossible de ne pas voir à chaque fois Chris Farley à Saturday Night Live qui parle en mettant des mots entre guillemets, tout en ayant étonnament chaud.

Bien sûr, y’a quand même du bon dans tout ça. Même que je me suis muni d’un crayon, pour noter les bons passages. Crayon que j’ai malheureusement oublié entre de trop nombreux baîllements et froncements de sourcils. Notons tout de même les deux dernières parties, sur la place de la femme dans le roman noir, ainsi que sur l’influence du roman noir sur le cinéma, où les fantasmes interprétatifs de l’auteur ont été mis de côté pour faire place aux faits. Très intéressant.

Mais dans la plus grande partie du livre, tout plein de choses que je savais déjà et que je n’avais tout simplement jamais osé mettre en mots indigestes.

Tout ça pour dire qu’il vaut mieux lire une vingtaine de romans noirs et comprendre par soi-même ce que nous dit ce livre. Ça risque d’être moins long et pénible en plus d’être divertissant.

Je ne désepère quand même pas de lire un ouvrage sérieux sur le genre. Si vous avez des idées, tenez-moi au courant. En attendant, je m’en retourne lire des romans.

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