samedi 24 octobre 2009

City of Thieves, de David Benioff


Viking, 2008, 258 p.

Si je m’étais impressionné lors de mon entrée précédente du fait que plus d’un mois séparait deux lectures consécutives, alors là, ici, c’est pire que pire. City of Thieves a été l’un des trois livres que j’ai lu durant l’été. TROIS livres. Et je dis lecture d’été et la première neige est tombée hier, c’est pas peu peu dire. Mais comme je disais lors de ma publications du mois de juillet (Un amour fraternel, de Pete Dexter), y’a des raisons pertinentes à tout ça et je vais arrêter de chiâler et de me justifier drette là.

David Benioff, c’est peut-être normal qu’on le connaisse pas. Il s’agit ici de son deuxième livre et seulement le premier a été traduit en français jusqu’à maintenant. Et ça, peut-être que ça vous dira quelque chose, The 25th Hour, adapté au cinéma par Spike Lee, avec Edward Norton dans le rôle principal. Un film magnifique et, après avoir lu City of Thieves, aucun doute doute que le roman est aussi excellent.

Je vous raconte l’histoire un peu, avant de vous parler du livre. On commence avec l’auteur et son grand-père, Lev Beniov, qui habitait la ville durant le siège de Leningrad. L’auteur lui soutire une histoire que son l’aîné prendra une semaine à raconter. Au second chapitre, Lev a dix-sept ans et survit comme il peut une fois que sa mère et sa sœur ont quitté la ville. Puis c’est la prison, pour s’être emparé d’effets personnels sur le corps inerte d’un soldat allemand tombé du ciel. En prison, sa cellule est partagée par Kolya, un soldat russe accusé de désertion. Il est grand, il est beau, confiant, expérimenté et grande gueule. Tout le contraire de Lev, encore vierge et timide et comme si ce n’était pas assez, tenant au milieu de son visage le nez le plus juif qu’on peut avoir. Tout destine les deux pauvres types à se faire tirer une balle dans la tête à l’aube. Mais, coup de chance, la fille du colonel doit de marier et par temps de guerre, certains ingrédients alimentaires sont difficiles à trouver. Comme, par exemple, une douzaine d’œuf pour le gâteau. La mission leur échoit. Ils ont cinq jours et une lettre signée du colonel, qui devrait leur faciliter quelque peu la tâche.

Nul besoin de dire que ce qui suit est une aventure en bonne et due forme, avec tout ce qui faut pour remplir de fierté Joseph Campbell. Des péripéties, des embûches, des rencontres, bonnes ou mauvaises, bref, la marche est longue et les œufs sont loin d’être dans le réfrigérateur au marché du coin.

Ce qui fait la beauté de ce livre, c’est sa drôlerie. Parce que oui, ce livre est très drôle, même s’il y a des cadavres partout et que les personnages meurent de faim et de froid. Plus qu’une histoire sur la guerre, c’est la rencontre de deux personnages qui n’ont absolument rien à voir ensemble, de la haine initiale à l’amitié profonde qui se développe ensuite. Merci à Kolya, le dégourdi, l’inconséquent, qui provoque un tas de revirements et de situations compromettantes, le tout couronné de répliques qui valent de l’or. Dans un savoureux mélange de provocation et d’esprit paternel, Kolya prend sur lui d’apprendre la vie au jeune Lev et, bien sûr, chacun s’en retrouvera grandi, d’une certaine façon.

On pourra dire, vite comme ça, qu’il s’est fait des tonnes d’autres livres avec le même sujet ou bien le même traitement. Mais Benioff, par son écriture simple et touchante, donne voix au personnage de Lev de façon à ce qu’on ne puisse faire autrement que de se sentir concerné. Et c’est à ce moment qu’un roman devient vraiment important, lorsqu’il nous parle personnellement.

2 commentaires:

Bachagha Djamel a dit…

Bonne critique
Il s'agit en effet d'un livre formidable, mêlant sentiments, humour, pathétique et d'autres registres si bien qu'on se retrouve dans une véritable expérience littéraire.
De plus les deux protagonistes sont vraiment attachants et développent un lien très fort au cours de leur aventure.

Chimney Cleaning Portsmouth Heights a dit…

Loved reeading this thank you