lundi 20 septembre 2010

When You are Engulfed in Flames, de David Sedaris



Back Bay Books, 2008, 323 p.

C’est tout à fait au hasard que je suis tombé sur David Sedaris, d’abord par ce même livre, mais en version audio, lu par l’auteur. Après trois minutes, je savais que je m’y plairais. Et pourtant, rien au départ ne nous prédispose à bien nous entendre, lui et moi. On constatera rapidement que Sedaris est un homosexuel plutôt princesse, snob confirmé et assumé en plus de n’avoir pratiquement aucun désir d’interaction avec son prochain (du genre, habiter longtemps une maison en Normandie et se refuser catégoriquement à apprendre le français).

Cependant, ces traits plutôt maniérés et drastiques confèrent à Sedaris un talent évident d’observateur et de conteur. Les textes qui composent ce recueil nous viennent de rien et de tout. Dans la majeure partie des cas, le texte part sur une note anecdotique, souvent banale, dérape de façon impromptue vers un sujet de fond et se termine sur un retour à l’anecdote (qu’on avait oubliée) qui donne au texte un tout nouveau sens, une toute nouvelle profondeur. Et pendant ce temps-là, on aura beaucoup ri et on se sera même senti intelligent. Habile auteur.

Sedaris raconte tout sur le ton de la confidence, n’hésite pas une seconde à se mouiller, à dresser de lui un portrait peu favorable, pour le plaisir du lecteur. Même chose pour Hugh, son amoureux, qui fait partie intégrante du projet. Doit pas toujours tripper.

La dernière partie du livre s’intitule « the smoking section » et fait la chronique des tentatives de Sedaris pour arrêter de fumer, puis pour assumer le fait d’être non-fumeur, et le rester. Un bonne partie de cette section se déroule au Japon. Parallèlement à ses déboires de fumeur se déroule son apprentissageardu de la langue japonaise. Oui, vous avez bien lu, le dude refuse d’apprendre le français, mais se lance dans le japonais. Quoiqu’il en soit, un soir, au Japon, survient un petit tremblement de terre. La réflexion de Sedaris sur le coup : Ça serait vraiment fâcheux de mourir deux semaines après avoir arrêté de fumer. Avoir su, merde.

Puis, dans son apprentissage du français, il raconte qu’après un certain temps, il a compris que la plupart des conversations avec des français étaient superficielles et qu’il pouvait s’en sortir en disant simplement « d’accord! » C’est un grave plaisir de lire ensuite toutes les situations embarassantes dans lesquelles ce « d’accord! » a pu le mener.

J’ai passé mon été avec Sedaris, à petites doses, et je constate qu’il y a cinq autres livres. Je ferme les yeux, pige dans le tas et me relance, en toute confiance.

1 commentaire:

Josie a dit…

Après avoir lu ce même livre il y a un mois, je dois dire que je suis entièrement d'accord avec toi: David Sedaris est très habile pour raconter des histoires. On en veut toujours plus de ses situations loufoques et parfois invraisemblables.

Je lirai sans hésiter ses autres romans. Ses apparitions au David Letterman Show m'ont également convaincue. Très belle découverte !