dimanche 1 mai 2011

50 000 dollars, de Ernest Hemingway


Gallimard, 1948, LDP, 175 p.

Contrairement à Fitzgerald, que j’ai lu tout juste avant et qui m’a donné l’impression, voire la nécessité de le manipuler avec soin, Hemingway, lui, me fait l’effet contraire. J’ai le sentiment que je peux le brasser comme je le veux et même de lui crier par la tête que son livre était mauvais et il ne ferait qu’en rire. Ou être parfaitement d’accord avec moi. Alors que Fitzgerald devait être drôlement plus princesse.

Je dit ça, là, cherchez pas les références. Y’a que du feeling.

Ceci étant dit, je n’en suis pas à mes premiers pas avec Hemingway. J’ai lu, bien sûr, Le vieil homme et la mer, puis L’adieu aux armes, Les neiges du Kilimandjaro et Le soleil se lève aussi. Seulement la moitié de ces titre a su me causer de quelconques émotions. Le reste m’a profondément emmerdé.

Alors voilà, je reviens quelquefois vers Hemingway en le sachant capable du pire. Mais aussi du meilleur.

Dans la foulée de Million Dollar Baby de F.X. Toole, je voulais aller plus loin dans la boxe. Je croyais que les nouvelles de ce recueil traitaient toutes de boxe. Comme dans « y’a des boxeurs sur la couverture, ça doit parler de boxe ». Et les vieilles éditions du Livre de poche étant ce qu’elles sont, pas moyen de rien apprendre d’autre que le texte en question. C’est pas plus mal. Outre la boxe (le texte titre est clairement le moins agréable du lot), un des textes (Mon vieux) prend place dans le domaine des courses hippiques, un autre (l’Invincible) nous présente un torréro en fin de carrière (j’adore quand Hemingway nous amène voir les taureaux). Les autres textes nous présentent un médecin qui va pratiquer un accouchement chez les indiens accompagné de son fils, puis ensuite un duo de tueurs à gage un peu trop bavards.

Je ne crois pas qu’il faille pas s’attendre, avec Hemingway, à de grands rebondissements. Même que la plupart du temps, on a l’mpression de débarquer quelques part sans avoir été invité et que la situation s’empire parce que personne ne vient vous parler. Le texte-titre, particulièrement, est presque uniquement bâti sur des dialogues. J’ajouterai, des dialogues à la Hemingway. Ça peut être long longtemps tellement y’a rien qui se dit.

Mais il réussit aussi à nous faire vibrer avec presque rien. Mon Vieux et L’invincible, à mon avis, présentent de grands moments dans une impressionnante simplicité. Masculine, la simplicité.

Si y’en a un qui faisait pas avec la dentelle, c’était bien lui.

2 commentaires:

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Belle présentation de ce roman. Tu m'as donné envie de le relire.
Merci,

A bientôt,

Roger

Kris a dit…

Si vous voulez être dégouté de la Tauromachie, lisez le livre d'Hemmigway sur ce noble art, c'est édifiant...