vendredi 6 mai 2011

Coronado, de Dennis Lehane


(Coronado, 2006)
Payot & Rivages, 2007, Rivages/Noir, 248 p.

Chaque nouvelle lecture me confirme ce que j’ai déjà compris depuis le début. Lehane est un écrivain de grande envergure. Et, je sais pas, je le lis et je me ravis absolument du fait qu’il remporte un grand succès. Pas besoin d’être dans la misère pour pondre de grandes œuvres.

Qualifier Coronado de chef-d’œuvre serait pousser la note un peu fort. Un pays à l’aube est un chef-d’œuvre. Mystic River est un chef-d’œuvre. Même s’il constitue en soi un magnifique recueil de nouvelles noires, je le perçois davantage (mais ça, là, c’est moi) comme un compagnon de lecture dans la passionante traversée des œuvres de Lehane. Quelque chose qui viendra nous rappeler sont talent en instantanées.

Je dis ça, là, mais j’en connais qui entâmé leur passion pour Lehane avec ce livre. Alors tout est possible.

On trouve dans Coronado cinq nouvelles et une pièce de théâtre. La nouvelle principale, Avant Gwen, j’avais eu le loisir de la lire avant la parution grâce à un ouvrage de promotion publié par Rivages. Merci Rivages. Et c’est maintenant que je lis la suite. Quoi, cinq ans plus tard?

Pourquoi pas. Pas pris une ride.

Trève d’insipidités, Coronado frappe fort, y’a pas à dire. Pratiquement tous les personnages ont un meurtre sur les bras ainsi qu’un étonnant lot de contrariétés. L’ensemble des textes fait dans le noir, tout ce qu’il y a de plus classique. La misère, la violence, le passé trouble, la prison, les gangs.

Les quatre premiers textes sont d’une grande qualité, mais notre attention se portera davantage sur la nouvelle « Avant Gwen » ainsi qie sur la pièce de théâtre en deux actes qui suit, « Coronado », qui reprend habilement les personnages et les actions de la nouvelle précédente pour l’approfondir, l’amener encore plus loin. Quoique l’on puisse en penser, la lecture d’un texte à la suite de l’autre n’amène pas de redite ni de longueur, même si des dialogues y sont repris intégralement. Du travail de maître et voilà qu’il ne me reste que Prières pour la pluie à lire.

J’espère, mon Dennis, que t’es en train de plancher sur autre chose. J’attendrai pas cinq ans à toutes les fois.

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