dimanche 2 novembre 2008

Le deuxième souffle, de José Giovanni




Gallimard, 1958, Folio Policier, 280 p.

D'origine corse, Giovanni est né à Paris en 1923 et mort à Lausanne en 2004. Condamné à mort pour délit de grand banditisme, puis libéré après onze années purgées, il a mis à profit sa connaissance de la pègre et des casses dans la littérature. On pourra pas dire qu'il sait pas de quoi il parle. Autant les anciens policiers qui se mettent à la littérature apportent une sérieuse dimension de réalité (par rapport à ceux qui, à défaut d'expérience, auront fait des recherches), un vrai bandit, un criminel qui se met à la littérature (et pas pour écrire un témoignage bidon, mais des romans de qualité), c'est drôlement plus intéressant.

Ainsi, lorsque Giovanni nous raconte l'évasion de Gustave Minda, ci-dessous appelé Gu, on a envie d'y croire. Autant pour le fait qu'il arrive tout juste à temps pour sauver son vieux pote Alban et la belle Manouche d'une agression certaine par deux sous-fifres en mal d'expérience. Gu leur règlera vite leur cas pour se mettre à la recherche de celui qui a donné l'ordre pour cette agression.

Si je continue dans cette voie, je vais me mettre à dire n'importe quoi, parce que le livre, il y a deux semaines que je l'ai lu, et même quand je le lisais, j'étais pas toujours sûr de comprendre tous les liens entre les personnages. Quoi qu'il en soit, on demande à Gu de participer au braquage d'un convoi de lingots d'or. Gu est de la vieille école, et même si, depuis le temps qu'il est en dedans, on fait désormais les choses autrement, la réputation de Gu n'est plus à faire, et c'est avec un certain respect qu'on prononce son nom.

Mais lorsqu'après le braquage, Gu, planqué incognito en attendant le partage du magot, se met à sortir pour aller jouer à la pétanque au parc le plus près, son imprudence le rattrape. Grâce à un malin stratège de l'inspecteur Blot, Gu se fait prendre et donne un nom. Jamais, de toute sa carrière, n'avait-il flanché aussi bêtement. De retour dans les mains de la police, avec les journaux qui clâment que le vieux Gu en est rendu à balancer ses collègues, la réputation de Gu en prend un sacré coup. Mais il usera de son expérience afin de se refaire un nom et de prouver qu'il n'a pas flanché.

Même si, comme je l'ai dit plus tôt, ce roman étourdit un peu à grands coups de liens pas toujours faciles à saisir, il n'en reste pas moins que Le Deuxième souffle se lit en un rien de temps, en grande partie grâce à la langue colorée, truffée d'expressions corses et de patois qui n'ont rien à voir avec le français hexagonal auquel on est habitué.

Le deuxième souffle a été porté à l'écran par Alain Corneau, avec Giovanni au scénario, avec entre autres Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Jacques Dutronc et Michel Blanc. Sûr que ça doit être bon.

(Originalement publié le 19 juillet 2008)

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