samedi 1 novembre 2008

Élise, de Michel Vézina


Coups de Tête, 2007, 91p.

« Élise » est le premier numéro de la nouvelle maison d'édition « Coups de Tête » créée par Vézina lui-même dans l'idée de donner le goût de la lecture aux hommes de 18-30 ans qui ne lisent pas particulièrement. Des petits romans d'environ cent pages, percutants, violents, où l'action prédomine et qui se liront d'une traite, idéalement, dit Vézina, « dans le trajet d'autobus Montréal-Québec. » C'est après avoir constaté le vide en ce qui concerne le public ciblé que Vézina a eu l'excellente idée de faire revivre les romans de type « pulp magazine », des romans de gare pas long, divertissants, et surtout pas trop cher (10.95 en librairie). Le but est de sortir à peu-près un roman par mois, et pour lancer la collection, deux autres titres sont parus simultanément, « La Gifle » de Roxanne Bouchard, et « L'odyssée de l'extase » de Sylvain Houde, dont je vous rendrai compte dans les semaines qui suivront. Espérons que l'entreprise soit fructueuse et que la collection se développe au point que chaque nouvelle parution soit attendue. Le seul problème, à mon avis, c'est le graphisme qui évoque davantage des romans pour ados que des romans où y'a du monde qui se font défigurer à coups de barre de fer. Mais bon, laissons le temps au concept de se développer.

J'avais été un peu déçu par la parution précédente de Vézina (Asphalte et Vodka, Québec Amérique, 2005) mais ce texte-ci (qui a probablement été écrit avant l'autre) m'a totalement réconcilié avec l'auteur et son slang truffé d'anglais. L'histoire se déroule à Montréal, quelque part à la moitié du vint-et-unième siècle. La ville est maintenant zonée, des laissers-passer sont nécessaires pour se déplacer d'une zone à l'autre ou pour sortir de la ville. La lune est maintenant habitée et tout plein de stations orbitales emploient un grand nombre d'êtres humains, pour la plupart des gens qui ont un mauvais dossier sur Terre et qui désirent se refaire une santé, une réputation ou tout simplement une vie.

Alors que tout est géré par les gangs, les soitaires se font rares. Mais Jappy, l'a toujours été et le restera. Ils sont nombreux à vouloir sa peau, et la police lui court après depuis que le bruit court qu'Élise, une prostituée avec qui il est tombé en amour, aurait assassiné un policier. Jappy n'a pas d'autre choix que de la retrouver en semant la police, et pour ça il faudra sortir de la ville en douce, et c'est là que la marde pogne pour de bon.

L'histoire est habilement menée et l'ambiance tout à fait sentie. Il ne s'agit pas d'un roman « futuriste » ou je ne sais quoi encore, juste une histoire qui se situe dans un futur rapproché et qui ne donne pas dans le sensationnalisme de science-fiction bidon. L'action est prenante et le lecteur n'a pas une seconde de répit. Le roman parfait pour donner le ton à la collection. J'ai hâte de voir le reste.

(Originalement publié le 2 juin 2007)

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