samedi 1 novembre 2008

Le vin de la jeunesse, de John Fante




(The Wine of Youth, 1940)
10/18, 1986, 329 p.

C'est avec l'un des premiers de Fante que je termine son cycle de dix livres autobiographiques. Qu'il ait été Arturo Bandini, Dominic Molise et qui encore, John Fante n'aura raconté qu'une seule et même histoire, la sienne. Pas surprenant qu'il soit si vrai et touchant.

En lisant ces récits de jeunesse, je me demandais – alors que j'essayais en vain de me rappeler de la mienne – à quel point Fante a inventé ces histoires. Peut-on vraiment se rappeler à ce point d'anecdotes de notre enfance? Ça ne sert à rien d'essayer de répondre à cette question sans être déçu au bout du compte. Quoique, à vivre une jeunesse ponctuée à ce point par la religion, y'a peut-être matière à avoir des repères à se rappeler toute sa vie.

La religion occupe la plus grande partie des textes de ce recueil. La religion comme planche de salut, mais aussi la religion comme structure autoritaire, juste derrière le père athée, qui envoie sa femme et ses enfants « le représenter » à l'église. Sous les coups de lanière de cuir du père, à genoux au confessionnal devant un prêtre un peu trop au fait de sa vie privée, sous les insultes racistes des « vrais américains » , faisant parure pour qu'on ne décèle rien du réel état de pauvreté de la famille, le jeune Fante fait ses mauvais coups tout en gérant ses chances de salut. Et recommence une fois l'absolution donnée.

Dans une langue brève qui se situe du côté de l'enfant (plutôt que de l'adulte qui se remémore) sans jamais tourner bidon, Fante livre ces récits d'enfance de façon toute naturelle, en équilibre sur la mince ligne qui sépare l'amour de la haine, tant de son père que de la religion.

Y'a vraiment de grands moments dans ces histoires.

(Originalement publié le 10 septembre 2007)

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