jeudi 6 novembre 2008

Paper Trails, de Pete Dexter


Ecco, 2007, 289 p.



Avant de devenir le grand auteur de romans noirs qu’il est maintenant, Pete Dexter fut journaliste durant les années 70-80 pour le Philadelphia Daily News et le Sacramento Bee. Durant de nombreuses années, il a tenu des éditoriaux sur des sujets variés et ce livre (sous-titré « True stories of confusion, mindless violence, and forbidden desires, a surprising number of wich are not about marriage » faut le faire ) regroupe le meilleur de ces textes, publiés sans réel ordre chronologique ni autorisation des différentes publications concernées, lesquelles auraient, de tout façon, certainement donné leur accord. 82 textes de deux à quatre pages (quelques uns sont plus longs) que j’ai lus sur une longue période de temps, à coups de un ou deux le matin en déjeunant, comme si j’ouvrais le journal pour me précipiter sur le nouveau texte de mon écrivain préféré.

Dexter, à l’époque, était une vedette. Jamais, dit-il en introduction, n’aura-t-il été si peu reconnu, se sera-t-il si peu fait payer un verre ou un repas au restaurant que depuis qu’il est devenu romancier. C’est que Dexter parlait au monde ouvrier. Il évoquait leurs problèmes, leurs situations, leur environnement. Il faisait des portraits de gens ordinaires et évoquait des causes injustes sans jamais être larmoyant. Ceux qui auront lu « God’s Pocket » reconnaitront en lui le Richard Shellburn du roman.

Mais les meilleurs textes de Dexter, ce sont ceux où il parle de sa fille, de ses chats, ses chiens, des animaux sauvages qui traînent autour de sa cour, de son tracteur, et surtout de sa femme (toujours nommée Miss Dexter) que nous comparerons sans aucune peine à la fiancée de Pierre Foglia. Une femme qui n’hésite jamais à replacer son mari sur la bonne voie par un commentaire assassin bien placé. Et l’auteur de se laisser descendre par sa bien-aimée à même les pages de son gagne-pain. Si c’est pas de l’amour…

C’est plus fort que moi, chaque fois que j’écris sur Dexter, je deviens gaga et j’écris tout croche. Mes pires textes pour mon auteur favori. Je redoute le moment où j’aurai lu tous ses livres. Je me demande bien ce que je ferai après.

Troublants de vérité, drôles à mourir et définitivement trop peu nombreux, ces textes de Dexter sont des morceau d’anthologie qui étalent le talent immense de l’écrivain. Avec une concision renversante, Dexter nous emmène en voyage à grands coups de trois pages. Des textes comme ça j’en aurais pris tous les matins de ma vie.

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