Joseph Bialot, Route story
Gallimard, Série Noire, 1998, 246 p.
La vie de routier, c’est un beau métier…Mais à quel point le routier est-il responsable de sa cargaison? Je veux dire, il a responsabilité de la mener à temps à destination, mais ce qu’il y a dedans? Ici, on affaire à Franz, un routier qui charrie de la viande. Et la viande en question, c’est une trentaine de Kurdes qu’il doit mener de la Turquie à la France. Mais la bizness, c’est la bizness, et Franz ne prend pas de temps à réaliser que son camion transporte autre chose, y’a qu’à voir l’intérêt de son patron Turc à se rendre sur place lorsque Franz l’appelle d’Italie pour l’informer que son camion a été volé.
Puis il y a Paul-Jacques, dit Péji, ancien ami de Franz avant que ce dernier le cocufie avec la belle Féline, une femme sauvage qui tient toujours le gros bout du bâton. Routier aussi, Péji fait dans le plus clean et compte bien fonder une compagnie de transport journalier, où il pourra retourner chez lui chaque soir. Il en vient à embarquer Michel, un jeune de treize ans qui s’est sauvé de chez lui pour aller porter une rose où son père, routier aussi, s’est écrasé avec son camion.
La narration du roman est distribuée à ces trois personnages, faisant une belle part à Franz. On s’imagine bien, depuis le début, que ces trois-là se retrouveront à la fin. Puis on finit par y arriver, ça fait du sens, mais ça ne remet la vie de personne en question.
Il y a bien sûr quelques scènes très intéressantes, mais somme toute, le langage très franchouillard, où le camion est un bahut, une voiture un pot de yaourt et une remorque une belle-mère (parce qu’elle est toujours derrière toi) appose un filtre qui fait qu’on ne s’attache pas outre mesure. Et pour les parties où le jeune Michel est narrateur, si jamais quelqu’un d’entre vous voit connaît un jeune de treize ans qui parle et pense comme ça, présentez-le moi et je réécrirai cette critique.
(Originalement publié le 25 mars 2008)
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